samedi 30 juin 2012

Top 5 des buts de l'Euro

Voici le pari du jour: aucun des buts marqués demain, si d'aventure il y en avait, ne figurera dans le Top 5 des buts de l'Euro. Ce pari s'appuie sur la propension espagnole à refuser le jeu et le spectacle depuis le début de la compétition et sur l'histoire qui nous enseigne que les finales sont rarement spectaculaires. Ceci reste un pari. Balotelli, le fantasque Italien peut nous faire mentir et Iniesta peut toujours nous faire rêver. Partant de cette prédiction, nous vous offrons la primeur du Top 5 des buts de l'euro 2012 parmi les 72 "goals" marqués jusque là.

 

 

5. Sami Khedira (Allemagne 4 - 2 Grèce)


L’Allemagne, grande favorite de ce quart de finale, rencontre quelques difficultés face aux soldats Grecs qui tentent de refaire le coup des Thermopyles. Après un premier superbe but de Lahm, le Samson grec, Samaras, rétablit l'équilibre dans la force. Mais voilà qu'un Sami, sans le "r" final, arrive pour foudroyer la défense hellène d'une reprise de volée pleine de puissance (vidéo)...Wunderbar !!!




4. Jakub Blaszczykowski (Pologne 1 - 1 Russie)


"Russie, journalistes: même combat!!" Ah Jakub! Tu es la terreur de l'écriture journalistique avec ton enchainement "szczyk" mais aussi le fossoyeur des espoirs russes avec ce but égalisateur qui marque le déclin de l'empire russe. Annoncés parmi les favoris de la compétition après leur démonstration contre les Tchèques, les Poutine's boys ne se remettront pas de ce match nul arraché par les Polonais. Le bijou de Blaszczykowski (merci le copié collé)? Deux touches de balle, un crochet et une frappe pure du coup de pied, merveille de puissance et de trajectoire légèrement courbée (pour voir la bonne vidéo, appuyez trois fois sur la flèche de droite )...Fantastyczny !!!



3. Mario Balotelli ( Allemagne 1 - 2 Italie)


L’Allemagne, grande favorite de cette demi finale, rencontre quelques difficultés face aux soldati italiens... C'est peu dire! Les Allemands prennent la marée face à la furia italienne qui quadrille parfaitement le terrain, joue de sa technique et interprète parfaitement la partition menée par son chef d'orchestre, Pirlo. Mario "le fou" Balotelli endosse le rôle du tueur des espoirs germains. Après un premier but autoritaire de la tête, il fausse compagnie à Lahm pour aller crucifier Neuer d'une reprise de volée tonitruante (vidéo en VO, vite avant que l'uefa ne la supprime)...Straordinario !!!



2. Danny Welbeck (Suede 2 - 3 Angleterre)


Dans un match de brutes, intense, où les coups répondent aux courses effrénées, une touche de finesse sort de la talonnade de Welbeck. On attendait un high kick ou un coup de boule rageur, Danny le red nous livre une merveille de Madjer qui laisse coi Mellberg et Isaksson qui passaient par là (pour voir la bonne vidéo, appuyez deux fois sur la flèche de droite )...Wonderful !!!



1. Zlatan Ibrahimovic ( Suède 2 - 0 France)


Une star incontestée du football mondiale, doublée d'un déglingo capable à tout moment de coups de folie, Zlatan Ibrahimovic est à sa place, tout en haut du classement des plus beaux buts de cet Euro. Contre des Français, complétement apathiques, Zlatan fait du Ibra: un mélange de marche, de coups d'épaule et de passes fantastique. Pour parachever le show, il livre un chef d’œuvre de ciseau parfaitement équilibré et bien placé, loin, loin des bras du méritant Lloris (vidéo)...Extraordinärt !!!



Erwan Berthou

Coming out : j'aime cette Italie là


Sans lui dénigrer son froid réalisme (si je mets froid c'est dénigré?) ou ses résultats, je n'ai jamais été très fan du style de jeu pratiqué par l'équipe d'Italie. J'ai certes apprécié certains de ses membres comme Baggio ou Zola mais elle ne m'a jamais enthousiasmé. Ma faible attirance pour elle a viré à la répulsion lorsqu'un soir de 2006 elle a volé la coupe du monde à Zidane... euh à la France. Le point de non retour semblait définitivement franchi, et de manière irréversible jusqu'à ce que Cesare, Andréa, Mario et Gianluigi me jouent une belle sérénade pour cet Euro 2012. 



Cesare l'homme qui portait bien son prénom

Pour le présenter rapidement, le sélectionneur italien a rompu son premier contrat avec un grand club (la Roma) quelques jours seulement après l'avoir paraphé afin d'accompagner sa femme dans son combat contre une grave maladie. Cela a étonné beaucoup d'Italiens, mais pour lui cela paraissait légitime car le football n'est qu'une partie de la vie. Classe.

Cesare : veni, vidi... vici ?

Dès sa prise de fonction à la tête de la Nazionale, son premier souci a été de « rapprocher l'équipe des gens ». En mettant en avant des valeurs comme l'humilité et la simplicité et grâce à la confiance qu'il accorde à ses hommes, cela s'est produit plus rapidement que prévu avec une des meilleures phases éliminatoires de la Squadra. Encourageant.
Encore une fois minée par des histoires extra-sportives et une défaite aux allures de déroute face à la Russie, la sélection est arrivée sur la pointe des pieds à l'Euro. Seulement, Cesare a su remobiliser ses troupes, changeant de système pour le premier match face à l'Espagne dans le but de reprendre confiance collectivement. Mission réussie.
Face aux maladresses de Balotelli et le défoulement de la presse envers le joueur, il a su rebondir en le faisant débuter sur le banc face à l'Irlande puis en le lançant en seconde période. Mario marque un but magnifique, son Euro est lancé, il qualifie les Azzuri en finale. Coaching et psychologie gagnants.
Tu fais quoi Cesare après l'Euro? A la F.F.F, ça réfléchit là....


Le Bon

Andréa et sa nouvelle copine venue de l'est... Panenka.

Que dire de plus sur Pirlo si ce n'est que le coach doive rappeler à ses partenaires, avant chaque match, qu'il est interdit de prendre des photos durant le spectacle d'Andréa puisque tout est filmé et que chacun aura son souvenir à la fin du match. La qualité de passe espagnole ok, le tiki-taka ok, les joueurs de la Roja jouent en harmonie une partition bien répétée j'en conviens, mais là ce mec a atteint le nirvana du football; une sorte de Zidane 2006, il arrête le temps chaque fois qu'un ballon se permet d'effleurer une quelconque partie de son corps, tout le monde retient son souffle quand le ballon s'approche de lui. Le pire c'est qu'il fait quasiment tout cela en marchant. Il sera assurément MVP de l'Euro et pourquoi pas plus...

La Brute

Mario prépare un rôle dans "les Envahisseurs".
Mario Balotelli a dit : « C'est mon émotion la plus forte en équipe nationale, mon plus beau match jusqu'ici. Sur le premier but, j'ai exulté parce que mes coéquipiers m'avaient demandé de le faire. Sur le second but, pas besoin d'expliquer, il vous suffit de regarder. Certains ont critiqué ma joie et le fait que j’ai enlevé mon maillot ? C’est parce qu’ils ont vu mes muscles et qu’ils sont jaloux. Ma mère était au stade et mon père devant la télévision, j'ai marqué deux buts devant ma mère, je voudrais en marquer quatre devant mon père à Kiev pour la finale. Mon meilleur moment, cela a été quand j'ai embrassé ma mère après le match. Je suis très heureux et j'espère être encore plus heureux dimanche. Si on gagne et que je marque, ce sera fantastique, si on gagne et que je ne marque pas, ce sera fantastique aussi. ». Tout est là.

-En tant que membre bien élevé il applique les consignes données par le groupe. (Cabaye)
-Il se comporte comme une personne ayant un ego surdimensionné.(Nasri)
-C'est un bon fils à sa maman et à son papa, prêt à tout pour plaire à ses parents.(Gourcuff)
On t'a vu torse nu Mario, même si tu ressembles un peu aux envahisseurs de "V" tu es bien fait de ta personne et même imposant physiquement mais tu héberges combien de personnes à l'intérieur ?
Et il faut ajouter pour finir que, s'il gagne l'euro, il épouse son amie. C'est une promesse qu'il a faite...


Le Truand

"Italia, Italia..."

Souvent cité autour des affaires émaillant la vie du foot transalpin, Buffon a récemment mis un terme à toutes les polémiques concernant les paris sportifs par une sorte de "c'est mon argent j'en fais ce que je veux". Are you serious? A côté de cela, le portier italien est un des tous meilleurs à son poste depuis une dizaine d'années et c'est un passionné. A chaque parade, il exulte comme s'il avait commencé hier, comme si sa vie dépendait de chaque arrêt. Et quand il chante l'hymne national ? Vous l'avez vu chanter Fratelli d'Italia ? Attention, nulle histoire de patriotisme ici mais quand Gianluigi est au « mic » attention ça envoie sévère. Yeux fermés, buste bien droit, menton haut, il envoie ses lyrics à pleins poumons. Alors, « tu kiffes ou tu kiffes pas » mais si t'es à côté de lui tu sais que pendant les 90 prochaines minutes tu ne vas pouvoir bluffer, tu vas transpirer avec ce grand dadais.

Allez les Bleus?


Arnaud Dupayage


jeudi 28 juin 2012

I comme Iniesta

I comme Irremplaçable, I comme Incontournable, I comme Insaisissable, I comme Idole barcelonaise et espagnole... Andres Iniesta est le joueur clé de l'équipe d'Espagne. Son détonateur sans lequel elle serait comme un toréro sans muleta ou une paella sans safran...Toujours dans les bons coups, sa protection de balle, ses accélérations et sa vision du jeu sont parmi les principaux responsables de l'hégémonie espagnole. Buteur décisif plutôt que prolifique, Iniesta ne défraie pas la chronique. Il ne fait pas de taekwondo et ne joue pas aux fléchettes avec des ados (il fallait lire les articles précédents!)... Voici des moments choisis de la vie d'Andres l'Immense Iniesta!



7 ans: I comme Influençable
Une graine de champions à peine germée

Lors de la saison 1991-1992, les grands méchants du Barça infligent une correction (7-1) aux gentils joueurs d'Albacete. Andres Iniesta, sept ans et fan de ces derniers, s'énerve après cette correction. Comme tous les enfants de cet âge, le bambin fort Influençable cède à la pression de ses proches. "Ça (ndlr: la déculottée reçue par Albacete) et la pression de quelques-uns de mes proches et de mes amis m’ont poussé à dire que j’étais pour Madrid. On commet beaucoup d’erreurs quand on est enfant et moi, j’ai commis celle-là ".


12 ans: I comme Indécis

Le petit Andrès se fait remarquer par le Real Madrid après un tournoi de jeunes remporté par son club, Albacete. Pas encore Barcelonais dans l'âme, l'adolescent Indécis rêve de rejoindre la belle maison blanche. Il a visiblement quelques séquelles de ses erreurs infantiles au moment d'entrer dans l'adolescence. Mais, papa et maman ne l'entendent pas de cette oreille et déclinent la proposition car les résidences dortoirs des jeunes du centre de formation sont situées dans un quartier peu fréquentable selon eux. L'émissaire du barça qui passait par là, flaire le bon coup et fait visiter les superbes installations de la Masia: le centre de formation de Barcelone. Les parents ont-ils été conquis? La réponse en exclusivité mondiale: oui!


23 ans: I comme Interminable

Comme quoi bien semée, une petite graine...

Pas encore toutes ses dents et déjà des pensées pour la retraite. Du haut de ses 23 ans, Iniesta déclare vouloir finir sa carrière au barça!


2008: I comme Indéchiffrable

En 2008, il signe jusqu'en 2014 à Barcelone, avec une clause libératoire de 150 millions d'euros, clause depuis portée à 200 millions avec une fin de contrat en 2015. Prolongation signée au cas où Iniesta perde la tête et qu'un riche qatari décide de claquer 150 millions de billets européens pour acheter le joueur et en faire profiter les aficionados du Parc...


25 ans: I comme Incroyable

Après la victoire de Barcelone contre Manchester United, en finale de la Ligue des Champions en 2009, Wayne Rooney a cet élan du cœur pour Iniesta: "Ils méritent leur victoire. Je n'ai jamais joué contre une équipe aussi brillante que Barcelone. Et, à mes yeux, Andres Iniesta est le meilleur joueur du monde. Il est incroyable." Incroyable, c'est Rooney qui le dit. Le souvenir récent d'un certain extérieur du droit en pleine lucarne, en demie contre Chelsea, doit compter pour beaucoup dans l'analyse clairvoyante de l'attaquant des Red Devils.



26 ans: I comme Incisif

Lors de la saison 2009-2010, Andres ne marque en tout et pour tout que trois buts en compétition officielle. Il score une fois en championnat puis deux fois lors de la Coupe du monde 2010. Il marque d'abord le second but du succès espagnol en poule contre le Chili (2-0) avant de réserver sa troisième cartouche pour la finale. Et Pan! Sa frappe croisée Imparable du droit à la 115e minute, unique but contre les Pays-Bas, donne tout simplement le premier titre de champion du monde à son pays.


A 26 ans, le Barcelonais avec son palmarès long comme le bras (1 Coupe du Monde, 1 Euro, 2 Ligues des Champions, 4 Ligas, 1 Coupe du roi, 1 Coupe du Monde des clubs, 1 Supercoupe de l'UEFA et 4 Supercoupes d'Espagne) finit deuxième du classement du Ballon d'or, seulement devancé par un certain Lionel Messi. Beaucoup de voix s'élevent pour clamer qu'Iniesta aurait du recevoir le titre. Andres, Irreprochable, déclare: " Si les gens ont voté Messi, c’est qu’il le mérite car il est le juste vainqueur. Je ne suis pas déçu. Être ici est déjà une belle récompense, espérons que j’aurai la chance de revenir. "


28 ans: I comme Insatiable

En exclusivité: la seule frasque connu d'Iniesta!
Et voilà, c'est fait, Iniesta conquiert avec l'Espagne son troisième titre d'affilée dans une compétition internationale: enchaînement encore jamais réalisé dans l'histoire du football. Avec son doublé, il a parfaitement assumé son statut de détonateur offensif d'une Espagne pourtant bien tristoune au cours de cet Euro... Peut-être devrions-nous attendre dimanche soir aux alentours de 22h30 pour publier cet extrait...



Erwan Berthou

mercredi 27 juin 2012

La gazette de l'Euro : épisode 2

Ce soir, les choses sérieuses commencent et tes potes bouffeurs de paella ou buveurs de vino verde n'en ont que pour la demi qui va opposer leurs équipes fétiches. Toi, tu passes sûrement une sale après-midi impatient de voir le match mais affligé par les commentaires en langue sms qui fleurissent sur ton wall facebook. Pour t'aider à passer le temps, on te propose un rapide panorama des petits à-côtés que tu as manqués...







Les supporters anglais ont serré les fesses pendant le temps réglementaire et la prolongation. Il fallait  bien qu'ils décompressent à un moment et ils ont choisi les tirs aux buts, et plus particulièrement le penalty de Diamanti. Les mauvaises langues diront que leur "mise à l'air" était destinée à déconcentrer le joueur italien.






Avait-on tout entendu au sujet des mauvais garçons français ? Voilà qu'on soupçonne le jeune Marvin Martin d'avoir volontairement pris pour cible Sara Carbonero à la mi-temps de France - Espagne en tentant de lui envoyer une reprise de volée en plein minois (qu'elle a joli d'ailleurs). Mais messieurs les mauvais journalistes espagnols, cela ne tient pas debout quand on connaît la précision française lors de cet Euro, consultez les stats!




Chacun à son idée concernant la sortie sans gloire des Bleus, Gonzague, un des agitateurs de la toile a imaginé la sienne façon site communautaire. Si les joueurs semblent avoir des carences comportementales nul ne doute qu'ils maitrisent davantage les réseaux sociaux. Et si c'était par ce biais qu'il fallait communiquer avec eux?


Sami Khedira et sa compagne Lena Gercke... lui, c'est celui de droite, habillé.

La Mannschaft a beau être séduisante avec sa bande de jeunes aux dents longues, le fédération allemande ne plaisante pas et a expressément demandé à Lena Gercke de se vêtir davantage quand elle vient supporter son homme. A priori, les autres compagnes de joueurs ne se sentiraient pas à la hauteur à côté du mannequin et cela pourrait causer des tensions extra sportives... étonnant non?





L'ambiance est bonne entre joueurs de la sélection portugaise et les résultats sont enthousiasmants. Cela n'est pas complètement fait pour plaire aux journalistes en mal de buzz et qui se sont régalés de ce geste très technique de Quaresma dont il n'est pourtant pas coutumier. Sa cam' à lui c'est plutôt les extérieurs du pied...




Joachim Low, sélectionneur de l'équipe d'Allemagne, cherche à se construire une nouvelle image après un dérapage ultramédiatisé lors de la coupe du monde 2010. Nous ne reviendrons pas dessus pour ne pas  remuer le couteau dans la plaie et le laisser mener son combat contre son addiction. Il semble avoir retrouver le goût pour la vie et la facétie... Tiens bon Jo'!



Entre deux trois conseils techniques distillés à l'intention du "néophyte" Cassano, le stratège Balotelli tente de se désaltérer à l'aide d'une boisson à la couleur très originale mais il y a comme un problème... Serait-ce un coup de Low à quelques jours d'un Allemagne - Italie attendu?




On avait presque oublié que les Hollandais avait fait un crochet par l'Euro au début du mois mais quand on voit le geste de Sneijder on se dit qu'ils auraient vraiment du s'inscrire au tournoi.





Quel est le plus meilleur gag de l'Euro ? Le parcours de l'équipe de Hollande ou le coup réalisé par les supporters "Oranje" à la veille du match Allemagne - Hollande ?






Une petite pensée pour les Polonais qui nous ont tant enthousiasmés pendant la phase de poules et dont on ne parle plus beaucoup. On se demande encore comment cette équipe a pu rater l'accession aux quarts de finale. La maladresse de ce supporteur explique-t-elle en partie celle des attaquants de la sélection?





Low a craqué il a recommencé... L'un des hommes qui fait vibrer le coeur des Bundes-ménagères de moins de 70 ans n'a pu lutter contre son addiction, il était pourtant à "deux doigts" d'y arriver... On est avec toi Jo' !

Y'a pas un match ce soir?


Arnaud Dupayage

mardi 26 juin 2012

Les pétages de plomb célébres

Non, Nasri, le vilain petit canard français (de ce bon cru 2012), n'est pas le premier à dégoupiller et ne sera certainement pas le dernier! Sur le terrain et en dehors, les joueurs de foot et les dirigeants savent aussi dribbler les conventions avec des coups de sang et autre crochets dans la gueule dont ils ont le secret. Petite revue, loin d'être exhaustive, de pétages de plomb qui sont restés dans l'histoire annexe du football !



Nas...ri plus beaucoup

A tout seigneur, tout honneur, le joueur de ces derniers jours Samir Nasri ouvre cette liste de bouffonneries. L'un des  "génies de 1987" a choisi une partition en plusieurs actes en Equipe de France avec feu d'artifice final. Que va piano va sano, il commence par piquer la place d'Henry dans le bus à l'Euro 2008 puis attend la maturité pour lâcher un "ferme ta gueule" au journal L’Équipe après son but égalisateur lors de France-Angleterre de cet Euro 2012. Pas mal, mais encore rien à côté du bouquet final. Ses propos envers les journalistes cherchant "à écrire de la merde" lui valent une réaction maladroite du rédacteur de l'AFP: " casse-toi, alors...". Et la répartie nasrienne de frapper de nouveau : « Tu me dis casse-toi? Viens on va régler ça la-bas... » (…) « Va te faire enculer, va niquer ta mère, sale fils de pute. Va te faire enculer, comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé." » Effectivement, le journaliste peut le dire et nous aussi. C'est fleuri, imagé, argumenté et cela risque de lui valoir deux ans de suspension.

Nasri joue au roi du silence!

 Des sanctions, toujours des sanctions, mais ne suffirait-il pas que le futur sélectionneur ne le prenne plus? Il faudrait juste ne plus choisir les joueurs que sur leur seul talent individuel mais prendre aussi en considération l'encéphale. Les sanctions exemplaires de Knysna n'ont apparement pas eu l'effet escompté. Pour preuve, l'agissement des deux autres prodiges de 1987: Ménez, insultant arbitre et capitaine, et Ben Arfa, répondant à son sélectionneur, montre tout le travail à effectuer pour retrouver un état d'esprit positif chez les Bleus.

Michel, ce coquin!

Dans la catégorie pétage de plomb sympathique, il faut évoquer le chat-bite lancé par Michel, le Madrilène, avec Carlos Valderrama, le joueur de Valladolid. Sur un corner, lors de la saison 91/92 en Liga, l'Espagnol avait essayé de déstabiliser le Colombien, surpris par cet élan d'affection. Le pétage de plomb fut au final bien espagnol puisque de réaction colombienne il n'y eut point. En revanche, l'UEFA ne s'en priva pas en lui infligeant une sanction.



Canto, The King

Si Nasri est abusivement affublé du titre de génie du pétage de plomb, Canto en est assurément le dieu !! Certains lui ont pardonné parce qu'il avait un talent inouï... Certes, mais ce "talent" s'exprimait dans tous les compartiments de sa personne pour le plus grand malheur de ses adversaires (et de leurs supporteurs...) qui se sont frottés à lui. Sa liste de pétages de plomb est longue : jet de son maillot sur le terrain, lancer de ballon sur l'arbitre lors de Nîmes-St Etienne, insulte envers le sélectionneur, coups échangés avec un partenaire...

Si on ajoute son tacle façon kung-fu sur le Nantais Der Zakarian, ici, nous pouvons estimer que Cantona a relativement été épargné par les sanctions. Par exemple, son « sac à merde » destiné au sélectionneur Henri Michel, en 1988, ne lui valut "que" dix mois de suspension. Bien sûr, sa plus belle œuvre reste le cassage de gueule du supporteur chambreur de Crystal Palace après son carton rouge lors d'un match de championnat anglais avec Manchester United le 25 janvier 1995. Notez qu'après son expulsion, Canto rabat son col, un peu comme un chien se préparant à charger...ce qu'il fit! Son geste lui valut neuf mois de suspension par la fédération anglaise, de nombreuses critiques mais aussi beaucoup d'admiration de fans louant son caractère...comme quoi...



Di Canio, un autre bad boy adepte de salut fasciste

En 1989, lors d'un match contre Arsenal avec son équipe de Sheffield Wednesday, il eut lui aussi une réaction que nous qualifierons d'"inappropriée" après son expulsion. Énervé, il  poussa l'arbitre des deux mains puis quitta le terrain sans un regard pour sa victime. L'homme en noir, qui devait surement souffrir de problème d'équilibre, se ramassa lamentablement après moult petits pas.



Pour ce geste honteux, il ne prit que onze matches de suspension donc, encore une fois, il ne faut peut-être pas que la fédération française cède à la vindicte populaire dans l'affaire Nasri .L'attitude du joueur sur le terrain suffit amplement pour ne plus le sélectionner... Bref, revenons à Di Canio qui s'illustra par la suite en recevant le prix du fair play de la FIFA en 2001 pour avoir stoppé une action de but alors que la gardien adverse était au sol, blessé. Tout n'est donc pas perdu pour le petit Samir... Bon évidemment, le prix FIFA intervint avant les saluts fascistes de l'époque Lazio de Di Canio donc on peut également craindre une suite terrible pour Nasri: un soutien à cette bonne vieille Marine en 2017 par exemple...






L'affaire Knysna: mère de tous les malheurs français

Et puis, il y aussi Knysna où le boudin d'une troupe d'enfants gâtés, mécontents de voir leur poto renvoyé. Bien évidemment, le dit poto avait tenu quelques propos malencontreux envers le sélectionneur à la mi-temps de France-Mexique en 2010. A-t-il dit "va te faire enculer", comme un certain Samir N., plusieurs personnes dont l'intéressé démentent. Toujours est-il, qu'aux yeux des joueurs, les mots employés ne justifiaient pas son expulsion. En protestation, ces experts en communication décidèrent une grève d'entraînement pour quel résultat! L'Equipe de France fut la risée du monde et le football hexagonal ne s'est toujours pas remis de cet évènement. Les gars, cette année, était-ce vraiment pas le moment de jeter de l'huile sur le brasier du foot français.

C'est beau Knysna! Pourquoi diable s'enfermer dans un bus?



De l'irruption de l'émir du Koweit sur la pelouse du match  France- Koweit comptant pour la coupe du monde 1982 nous ne parlerons pas faute de place. Pas plus que nous ne causerons du mauvaise usage de la tête par Zidane car il a gagné une Coupe du Monde et un Euro, lui... Et oui, le lynchage est aussi affaire de prestige, de palmarès et de sympathie. Nasri aurait du attendre de gagner des titres et tout serait presque passé comme une lettre à la poste. "Sorry mate" comme on dit dans ton pays d'adoption.




Erwan Berthou

L'examen Blanc

Au terme du quart de finale perdu 2-0 par l'équipe de France face à l'Espagne samedi dernier, tous les spectateurs du match le plus « long » (chiant?) s'attendaient à: une annonce fracassante genre " Christian Jeanpierre, mon bel échalas, veux-tu m'épouser ? ", une révélation type "on est venu prendre des photos des joueurs des autres équipes parce qu'on a des vieux albums Panini à remplir" ou même "on travaille sur un calendrier , sur du long terme et on prépare une autre compétition qui pourrait bien être le Mondial 2014... mais vous en saurez plus le moment venu" ou pourquoi pas une démission.


Bientôt de retour sur les greens?


Bref on attendait des déclarations nous incitant à surpasser le sentiment de frustration intense ressenti au coup de sifflet final à l'image de ce que pouvait faire coach Domenech durant son règne. Mais de tout cela il n'a rien été. Déjà fragilisée avec l'histoire des quotas, la quasi immunité « présidentielle » dont jouissait Blanc semble aujourd'hui révolue mais à ce jour rien n'est décidé concernant son futur. Choisira-t-il de donner une nouvelle orientation à sa carrière, sera-t-il invité à pointer au pôle emploi, ou restera-t-il à la barre ?


Pourquoi Blanc doit partir 

Il doit partir car il s'est trompé dans la constitution de son groupe de 23 :
- Le poste de milieu droit avait trop de prétendants. Il semblait, lors de la préparation de l'Euro, dédié à une concurrence entre trois joueurs (Ménez, Ben Arfa, Valbuena) mais finalement il y a fait jouer majoritairement Nasri et il a même tenté le coup Debuchy pour le dernier match.
- Le poste de défenseur central avait trop peu de postulants. Un seul vrai remplaçant pour suppléer la charnière en cas de besoin. Ce n'est pas assez surtout lorsque les milieux défensifs ne paraissaient pas réellement en mesure de dépanner pour ce rôle là.
- Il semble ne pas avoir pris pleinement conscience au préalable du type de personnes auxquelles il avait affaire.

"Pas de cartons jaunes les mecs..."


Il doit partir car il s'est trompé dans son coaching :
- En laissant Philippe Mexès jouer contre la Suède avec le risque d'être suspendu pour le match d'après en cas de carton jaune. Sans que ça soit vraiment préjudiciable sur le terrain, ça laissait peu de choix en cas de blessures d'un défenseur central.
- En plaçant Debuchy milieu droit contre l'Espagne, une première pour lui en EDF, et quelque chose qui ne se produit que très rarement dans son club.
- En manquant de réactivité, en semblant paralysé par la tournure des événements face à la Suède et l'Espagne.


Pourquoi il doit rester

Il faut être indulgent avec Lolo car il n'a même pas eu la chance du débutant avec les blessés de dernière minute (Kaboul, Rémy, ...) et ses chouchous Diaby, blessé de longue date, et Gourcuff, en sous-régime depuis plus d'un an.

Il a dressé les contours d'un projet de jeu en qualifications en choisissant, plus qu'un schéma figé une philosophie de jeu axée sur la possession du ballon, avec une réelle volonté de construire les actions le plus tôt possible. On fait courir et on change de rythme dans les 30-40 derniers mètres. L'essentiel étant de ne pas se prendre pour une autre nation comme cela a pu se produire, aller jusqu'au but adverse en multipliant les passes courtes sans réellement accélérer: on ne sait pas faire.

Le Président et son staff semblent avoir la confiance globale des joueurs. Si on omet quelques spécimens aux égos hypertrophiés, il a permis à certains comme Cabaye ou Debuchy de franchir un palier.

Blanc a désormais l'expérience d'une compétition internationale en tant que sélectionneur et on peut raisonnablement espérer qu'il saura la mettre à profit pour la prochaine compétition en terme de joueurs à choisir, de psychologies à déchiffrer et de moyens à mettre à disposition de ses troupes. (millésime Jacquet 1996).

Et c'est Nasri qui est pas mal élevé ?

Si l'immobilisme a ses effets pervers (cuvée Domenech 2008), la continuité permet de travailler sereinement. C'est pour cela qu'il doit achever son travail quitte à ne pas réussir, mais il doit avoir la possibilité d'aller au bout avec des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2014 qui débutent dès septembre. L'heure est au changement pas à la rupture, la partie technique est un chantier avancé mais reste à trouver une âme à ce groupe.

Enfin, et si on ventile le Président, qui met-on à sa place ? Il est léger mais le risque Luis existe et ça c'est flippant !


Arnaud Dupayage

dimanche 24 juin 2012

"L'Espagne m'a tromper!"

Lettre d'un amant éconduit, autrefois amoureux de cette Espagne joueuse et offensive, il ne reconnait plus sa belle andalouse, transformée en une machine à conserver le ballon sans passion.




Ma tendre Espagne,


Ô comme je t'ai aimée, à en perdre la raison quand celle-ci me ramenait sans cesse vers le bleu-blanc-rouge. Flamboyante comme nulle autre, tu as remis le football offensif au goût du jour aidée en cela par le Barça. 2002, 2004, 2006, tous les deux ans le même spectacle présidait. Les noms changeaient mais l'arrière goût de "tout pour la défense" gâtait chaque fois le plaisir.

Que ce fut beau!

Et puis, Rijkaard, Aragones, Guardiola et pour un temps Del Bosque ont changé l'ordre établi. La maîtrise du cuir et la volonté de marquer des buts, philosophies mises sous l'éteignoir de la défense, ont de nouveau triomphé au niveau international grâce à toi. En 2008, ton petit jeu rapide s'appuyant sur la justesse technique avait pris de court l'Europe entière. Douze but marqués en six matches, un amour du beau jeu qui transportait les foules, j'étais conquis.

Ô Carlos comme tes bouclettes me manquent...

Depuis ce coup de foudre, tu as fait du chemin mais tu sembles t'être égarée. Tu avais certes glané le titre suprême mais déjà des voix s'élevaient pour critiquer ton jeu stéréotypé et manquant de passion. Comme beaucoup d'amoureux transis, je m'offusquais et mettais cela sur le compte de la jalousie. Des envieux ne voyant pas la maîtrise suprême, voilà ce qu'ils étaient tous!

Quitte cette amour de la conservation du ballon sans fin !

J'étais aveugle, ébloui par le rouge épicé de jaune qui faisait de tes techniciens des diablotins insaisissables... même si les huit buts en sept matchs en Afrique du sud auraient du me mettre la puce à l'oreille. Mais depuis le début du présent tournoi, j'ai commencé à recouvrer la vue avec un réveil brutal hier soir. Je savais depuis longtemps que la conservation du ballon étais davantage une arme défensive qu'offensive. En gardant le ballon, tu privais l'adversaire de munitions. Mais, il fut un temps où cette conservation du ballon te servait aussi à attaquer.

Ô Andrés, réveille toi!

Dans cet Euro, l'élastique freinant ta progression vers la cage adverse s'est peu à peu tendu peu. Hier, la tension des matches à élimination directe a encore durci l'élastique. Le match débridé auquel beaucoup aspiraient n'a pas eu lieu. Personnellement, je ne croyais pas à ce scénario mais rêvais de passion. Ton amour du jeu devait t'attirer vers le but mais, comme trop souvent, sitôt le score ouvert tu as semblé te complaire dans la ligne des trente mètres adverses où ta science du taureau fait merveille.

"Je veux te quitter mais ne m'y résous pas"

Hier, la France n'avait pas ton niveau technique. Ton aura a poussé à défendre ce regroupement d'attaquants sans âme encore dans les balbutiements de son jeu collectif. L'engagement même était de ton côté et pourtant tu as rejeté l'amour des passionnés du jeu. En plusieurs occasions, tu eusses pu aller défier LLoris au risque de perdre le ballon mais tu as préféré la voix de la crainte en temporisant.

Ô Espagne, comme tu es loin! Tu sembles déjà faire partie du passé

Espagne, notre histoire se termine. L'Allemagne a de plus beaux atours et je souhaite sa victoire car elle porte désormais bien plus que toi l'étendard de l'offensive. D'ailleurs, il n'est même pas sûr que tu la retrouves car le bloc portugais, solide et capable de perforer à la fois, devrait te donner plus que du fil à retordre.
Espagne... Espagne... Espagne... Je veux te quitter mais ne m'y résous pas. Détrompe moi en demi et j'arrêterai cette folie...

...Johan Cruijff


Erwan Berthou également

samedi 23 juin 2012

La carte postale à YoYo from Mandelieu


Bonjour coach, salut les copains,



YoYo a droit à sa desti-soleil vintage :  Mandelieu - La Napoule !


Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Vous avez perdu et vous êtes tous restés en vacances en U.R.S.S ? C'est bizarre ce choix ou alors c'est pour faire des économies peut-être ? Après le match contre la Suède je pensais que vous auriez trop honte et que vous seriez rentrés à vrai dire.
Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé pendant le match car comme les autres je n'ai pas pu le voir. je vous raconte. Une fois, il a fait trop moche à Ploemeur alors la parabole ne captait plus. Une autre fois, c'est chez vous, là à Moscou, qu'il faisait pas beau et le monsieur qui commentait avait tellement peur que j'ai cru que le match allait être reporté. Enfin là, j'ai décidé de me faire une destination soleil mais je suis tombé dans un Formule 1 à Mandelieu où ils ont un problème avec la tv... Pas de chance hein !


Avec ma copine Kaka, on est toujours raccord avec le mobilier de plage.

Alors mercredi, je suis allé sur internet et selon les sites j'ai vu que vous alliez encore jouer un match et contre l'Espagne. Sur certains sites, ils parlent d'un quart de finale.... Mais un quart de finale de quoi? Avec ma copine Kaka de Mandelieu, on a réfléchi et on pense que ça doit être un tournoi annexe pour les équipes qui ont déjà remporté le tournoi mais qui sont déjà éliminées, non ? Sinon, je vois pas pourquoi une équipe comme l'Espagne accepterait de vous rencontrer.
Enfin, c'est curieux mais le plus troublant c'est quand même que j'ai pu voir le résultat et des vidéos... Dans quoi vous vous êtes fourrés les copains ? Ne me dites pas que vous magouillez avec la mafia russe dans des paris sur des matchs truqués ! Bon moi je l'ai regardé ce match et étrangement vous le gagnez... Vous croyez que les Zadopis vont venir chez moi? Mais comme samedi je vais au casino de La Napoule, si j'ai une amende, je la paierai avec l'argent que j'aurais gagné en misant 2-1 sur vous comme je l'ai vu dans la vidéo.






Après avoir vu ça, j'ai essayé d'en appeler quelques uns parmi vous mais vous n'avez pas l'air très disponibles, pourtant vos femmes et vos copines ne sont arrivées que tard. Seul Samir a décroché au bout d'une demi sonnerie. Je me suis dit que vous lui aviez fait le coup du « jeu du silence » comme avec moi à Knysna. Du coup, j'ai été sympa, j'ai commencé à écouter mais il parlait que de lui et disait du mal de vous alors j'ai pas raccroché mais j'ai posé le téléphone sur la table et je l'ai laissé parlé tout seul. A un moment, il s'est énervé en disant: « ta gueule ta gueule...reste poli... ta gueule, ta gueule...reste poli... » alors Maman qui préparait des galettes à côté a éteint le téléphone. Elle aime pas trop les gros mots. 


Maman m'a glissé des galettes qui sourient dans mon sac à dos...



Bon alors, quand est ce que vous revenez pour de vrai ? On reprend bientôt la vrai compèt', la ligue 1, Be in Sport avec Hugo et Antho, laissez les rentrer, au moins eux quoi ! En plus, c'est Antho qui me fait mes lacets, les autres je leur parle pas trop, j'oserai jamais leur demander. Quoique peut-être que le président pourrait m'aider puisqu'il m'a dit qu'il ferait tout pour que je parte dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible. Ça veut dire bien chaussé déjà !

Bon allez, j'ai plage moi les copains!

YoYo


Arnaud Dupayage

vendredi 22 juin 2012

Attention débat: la vidéo c'est sérieux?

C'était une éventualité, c'est maintenant une réalité : le sérieux fait son entrée dans l'arène... Pourquoi le sport mondial par excellence est-il aussi réticent à user les technologies à sa disposition pour se bonifier? Moins d'injustice, plus de clarté, le foot n'aurait-il pas tout à y gagner? Mais voilà, un cartel de têtes pensantes et dirigeantes, Platoche en chef de file, s'y opposent. "Hou, les vilains!" crie la populace éclairée mais peut-être que la raison n'est pas de l'ordre du populaire...


Big Brother is not watching football...

Les arbitres auteurs de bévues lors des matches de poules et pour lesquels l'Euro est déjà terminé, deviendront sans doute dans quelques jours d'ardents défenseurs de la vidéo dans la surface. Laissés en pâture par des dirigeants réactionnaires, ils ont été découpés à la moulinette de la vidéo. Leurs erreurs? Le penalty manqué sur Karagounis, Pologne-Grèce (un penalty manqué, une expulsion sévère et un but injustement refusé), le but ukrainien non validé contre l'Angleterre et les deux action répréhensibles de Ramos et Busquets dans leur surface. Leur destin n'eut-il pas été tout autre si la fée vidéo avait pointé ses objectifs pour les suppléer dans leur tâche?

Une partie de Mikado humain

À chaque grande compétition, le recours à la vidéo est clamé à cor et à cri par les victimes de l'injustice (le trio joueur-entraîneur-supporteur). Autoriser la vidéo pour les actes litigieux dans la surface, disent-ils, permettrait de couper court aux polémiques. Finis les buts injustement refusés, les penalties seraient valablement sifflés ou refusés et les hors-jeux imaginaires appartiendraient au passé. Un peu de modernité que diable! Le football a longtemps tergiversé mais le dénouement de ce feuilleton semble proche. Le président de la FIFA, Sepp Blatter n'a-t-il pas tweeté: "Après le match d'hier (Ukraine-Angleterre), la technologie sur ligne de but n'est plus une possibilité, c'est une nécessité". Une décision concernant deux projets de technologie aidant les arbitres doit être rendue le 5 juillet par l'instance décideuse des lois du foot, le board. Platini aurait concédé: "Joseph Blatter va le faire".

La vidéo n'est pas infaillible

Et pourtant, la résistance n'était pas dénuée de raison. D'une, la vidéo ne réglerait pas tous les problèmes. Des doutes subsisteraient certaines fois. En de rares occasions, la vidéo pourrait même tromper son monde. C'est arrivé par le passé... Le souvenir vivace de Brésil-Norvège du mondial 98 est une plaie béante encore dans toutes les mémoires. Pour les gamins, les ignorants ou les insouciants, Tore André Flo, l'attaquant norvégien, avait été tiré par le maillot dans la surface par Junior Baiano. Les dix-sept caméras officielles de la rencontre ne voyaient qu'une simulation de l'attaquant quand l'arbitre, l'américain Esfandiar Baharmast, sûr de lui, indiquait le point de penalty en montrant la faute de Baiano. Voici les images officielles, telles que vues par des millions de téléspectateurs:



Le penalty, et le but qui s'ensuivit, provoquèrent la qualification de la Norvège aux dépens du maroc. Le monde entier prit fait et cause contre l'arbitre, accusé, en tant qu'américain, de ne pas avoir le niveau international. Seul contre tous, l'homme en noir trouva le salut, après quarante-huit heures de lynchage, quand une télévision suédoise apporta de nouvelles images. En cliquant ici vous verrez une vidéo montrant l'arbitre du match expliquer les faits, images à l'appui:

La vidéo n'est point infaillible, loin de là. Le ralenti, aussi beau soit-il, efface la vitesse qui peut expliquer qu'un léger contact se transforme en chute (Ravanelli...). Dans le match d'hier, brillamment remporté par le Portugal contre la République tchèque, deux ou trois actions dans la surface tchèque prêtèrent à confusion. Dans aucun des cas, la vidéo ne permettait d'aller clairement dans un sens ou dans un autre.

Alors, faute ou pas?
La vidéo casse le rythme

Deuxièmement, et c'est le principal point noir, la vidéo casse le rythme d'une rencontre. Qui a vu des matches de TOP 14 (rugby), cette année, en témoignera. En de trop nombreuses occasions, les vérifications vidéos quant à la validité d'un essai ont pris plusieurs minutes pour un résultat souvent contestable! Si ces interruptions peuvent à la rigueur cadrer avec un sport qui demande de laisser des moments de répit aux organismes, le foot s’accommode mal de pauses répétées. Celui-ci a besoin, au contraire de rythme, pour mettre à mal les défenses regroupées. Casser l'intensité d'une rencontre comme savent si bien le faire les truqueurs et les simulateurs, nuit à la beauté du spectacle.

Actuellement, le statut du quatrième et du cinquième arbitre étant encore précaire, ceux-ci n'osent peut-être pas prendre des décision franches. La peur de se tromper a sans doute empêché le cerbère campé sur la ligne de but anglaise de valider le but. Mais, elle a permis à deux autres assistants de rendre de bonnes décisions: le "but" de Pepe contre l'Allemagne justement refusé et le but de Cassano pertinemment validé. La meilleure solution serait de combiner arbitrage à cinq et, soit un système de puce, soit une vidéo UNIQUEMENT sur la ligne

Attentif, le guignol en noir!
La vidéo n'a pas de limites

Troisièmement, l'utilisation de la vidéo est profondément injuste. Les partisans de la vidéo, répondent à l'argument précédent en assurant que cela ne concernerait que les actions dans la surface. Mais certaines fois une action litigieuse à trente mètres du but est plus dangereuse qu'un accrochage dans l'angle de la surface. Le hors-jeu de l'attaquant partant au but, et à qui on nie le droit d'aller défier le gardien, est-il moins important que la poussette sur corner? Si la réponse est non, alors il faudra mettre la vidéo partout pour qu'elle soit vraiment juste et le foot se transformera en american football avec ses interruptions incessantes.

La vidéo du direct, hormis sur la ligne de but, dessert le jeu et le spectacle. En revanche, son utilisation doit être intensifiée a posteriori pour les sanctions et les acquittements. Pour l'instant, elle sert surtout à sanctionner les auteurs d'actes dangereux. Il faut aller beaucoup plus loin en traquant systématiquement les simulateurs qui obtiennent penalties, cartons jaunes et expulsions. Il faut également, pour les instances, accepter d'effacer les erreurs des arbitres, en rétablissant dans leur droit les joueurs injustement condamnés. Un certain Karagounis, qui ne jouera pas le quart de finale de ce soir, est bien sûr dans nos pensées...Allez, Karagounis, troisième!!!!



A part ça, le quart c'est demain...


Erwan Berthou