mardi 26 juin 2012

L'examen Blanc

Au terme du quart de finale perdu 2-0 par l'équipe de France face à l'Espagne samedi dernier, tous les spectateurs du match le plus « long » (chiant?) s'attendaient à: une annonce fracassante genre " Christian Jeanpierre, mon bel échalas, veux-tu m'épouser ? ", une révélation type "on est venu prendre des photos des joueurs des autres équipes parce qu'on a des vieux albums Panini à remplir" ou même "on travaille sur un calendrier , sur du long terme et on prépare une autre compétition qui pourrait bien être le Mondial 2014... mais vous en saurez plus le moment venu" ou pourquoi pas une démission.


Bientôt de retour sur les greens?


Bref on attendait des déclarations nous incitant à surpasser le sentiment de frustration intense ressenti au coup de sifflet final à l'image de ce que pouvait faire coach Domenech durant son règne. Mais de tout cela il n'a rien été. Déjà fragilisée avec l'histoire des quotas, la quasi immunité « présidentielle » dont jouissait Blanc semble aujourd'hui révolue mais à ce jour rien n'est décidé concernant son futur. Choisira-t-il de donner une nouvelle orientation à sa carrière, sera-t-il invité à pointer au pôle emploi, ou restera-t-il à la barre ?


Pourquoi Blanc doit partir 

Il doit partir car il s'est trompé dans la constitution de son groupe de 23 :
- Le poste de milieu droit avait trop de prétendants. Il semblait, lors de la préparation de l'Euro, dédié à une concurrence entre trois joueurs (Ménez, Ben Arfa, Valbuena) mais finalement il y a fait jouer majoritairement Nasri et il a même tenté le coup Debuchy pour le dernier match.
- Le poste de défenseur central avait trop peu de postulants. Un seul vrai remplaçant pour suppléer la charnière en cas de besoin. Ce n'est pas assez surtout lorsque les milieux défensifs ne paraissaient pas réellement en mesure de dépanner pour ce rôle là.
- Il semble ne pas avoir pris pleinement conscience au préalable du type de personnes auxquelles il avait affaire.

"Pas de cartons jaunes les mecs..."


Il doit partir car il s'est trompé dans son coaching :
- En laissant Philippe Mexès jouer contre la Suède avec le risque d'être suspendu pour le match d'après en cas de carton jaune. Sans que ça soit vraiment préjudiciable sur le terrain, ça laissait peu de choix en cas de blessures d'un défenseur central.
- En plaçant Debuchy milieu droit contre l'Espagne, une première pour lui en EDF, et quelque chose qui ne se produit que très rarement dans son club.
- En manquant de réactivité, en semblant paralysé par la tournure des événements face à la Suède et l'Espagne.


Pourquoi il doit rester

Il faut être indulgent avec Lolo car il n'a même pas eu la chance du débutant avec les blessés de dernière minute (Kaboul, Rémy, ...) et ses chouchous Diaby, blessé de longue date, et Gourcuff, en sous-régime depuis plus d'un an.

Il a dressé les contours d'un projet de jeu en qualifications en choisissant, plus qu'un schéma figé une philosophie de jeu axée sur la possession du ballon, avec une réelle volonté de construire les actions le plus tôt possible. On fait courir et on change de rythme dans les 30-40 derniers mètres. L'essentiel étant de ne pas se prendre pour une autre nation comme cela a pu se produire, aller jusqu'au but adverse en multipliant les passes courtes sans réellement accélérer: on ne sait pas faire.

Le Président et son staff semblent avoir la confiance globale des joueurs. Si on omet quelques spécimens aux égos hypertrophiés, il a permis à certains comme Cabaye ou Debuchy de franchir un palier.

Blanc a désormais l'expérience d'une compétition internationale en tant que sélectionneur et on peut raisonnablement espérer qu'il saura la mettre à profit pour la prochaine compétition en terme de joueurs à choisir, de psychologies à déchiffrer et de moyens à mettre à disposition de ses troupes. (millésime Jacquet 1996).

Et c'est Nasri qui est pas mal élevé ?

Si l'immobilisme a ses effets pervers (cuvée Domenech 2008), la continuité permet de travailler sereinement. C'est pour cela qu'il doit achever son travail quitte à ne pas réussir, mais il doit avoir la possibilité d'aller au bout avec des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2014 qui débutent dès septembre. L'heure est au changement pas à la rupture, la partie technique est un chantier avancé mais reste à trouver une âme à ce groupe.

Enfin, et si on ventile le Président, qui met-on à sa place ? Il est léger mais le risque Luis existe et ça c'est flippant !


Arnaud Dupayage

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Si je puis me permettre : " On a atteint l'objectif! On est allé aux quarts de finale! On a perdu contre l ' Espagne, qu'il ne faut pas oublier est le numéro 1"....
    Pfff..... Je pense que certains joueurs n' ont pas leur place dans l'équipe nationale. Il ne suffit pas de savoir bien jouer au foot "individuellement", il faut savoir jouer en équipe, de même qu' il faut être un exemple sur le terrain, et, dans la mesure du possible, en dehors.
    Donc selon moi les petits ......s sans éducation, je ne citerai personne, dehors.
    Si tu n'es pas capable d'apprécier et de respecter l'honneur qu'on te fait en te faisant porter les couleurs du pays, déclines l'invitation au lieu de faire triste figure.
    Vous me trouvez trop dure? Non mais franchement!

    LA SPÉCIALISTA

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  2. Nous ne savons pas si c'est un problème d'éducation ou plutôt d'égo surdimensionné mais oui dans l'ensemble nous sommes d'accord. Pas besoin de sanction officielle, il suffit de ne plus sélectionner ces joueurs, certes talentueux, qui nuisent à la deuxième partie de l'expression sport collectif. Nous avons d'ailleurs un peu détaillé notre pensée dans l'article suivant.
    Bon courage pour ce soir, viva putugal!

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