mercredi 6 juin 2012

À côté de la plaque : France – Serbie


Regarder un match par le petit bout de la lorgnette n'est pas dénué d'intérêt. Au diable, les résumés et autres notations, place à l'observation des petits détails sans intérêt mais fichtrement intéressants.



En première période, les Serbes peuvent pester contre ces satanés ralentis qui s'acharnent contre leurs relances. Sphère aux pieds quand le ralenti fut venu, ils se trouvèrent chaque fois dépossédés du ballon quand le direct fut revenu.

« Irrésistibles Français, ici bat le cœur des Bleus » : personne n'aura manqué cette large banderole à la gloire des bleus mais Kesako ? C'est un mouvement de supporteurs né en 2002 et constitué en association depuis 2010. Ces fans prêts à suivre leurs idoles bien au-delà des frontières tentent de dynamiser la passion autour des bleus...Bon courage !

Sacré Brkic !

40' : Ribéry-Benzema-Ribéry-Benzéma, la plus belle action du match évoque des souvenirs de cour de récré ou quand deux potos se la jouent perso. Gageons que la tentative de Madjer de Karim, bien arrêtée par Brkic, est au moins digne de la cour d'un lycée professionnel.

Tiens, Brkic regarde le ballon...

La suite de l'action, après que Malouda ait repris un centre de Nasri d'une détente à la Noureiev, est aussi intéressante. Dans sa quête du troisième pion, il trouve sur sa route lui aussi Brkic en plein sacrifice à la manière d'un hockeyeur. Jusque là rien d'anormal, mais en se relevant, le portier serbe perd le ballon de vue et se tourne vers son propre but. Le brave Brkic ne voit pas le diablotin Cabaye armer une frappe traîtresse dans son dos. Il eut été fort déconfit de voir le ballon arriver par derrière lui pour venir se loger dans sa cage... Heureusement, Cabaye eut pitié de l'aveugle au grand courage.
  
Où va Blanc?

56' : Blanc quitte-t-il son banc pour satisfaire un besoin naturel ? Sa démarche claudicante accompagnée d'un léger roulement de fesses semble en attester. Après trente secondes, le voilà déjà de retour, l'affaire a été conclue un peu rapidement pour corroborer nos soupçons. Le mystère reste entier...

Jeudi dernier, les Serbes arboraient un maillot du plus bel effet. Tout de blanc vêtus avec une fine et élégante croix blanche démarquée par des liserés rouges, on aurait presque cru à des pacifistes, neutres de surcroît... En y repensant à deux fois, leur engagement en première période et la cheville de M'vila mène à un constat tout autre : des fans de Gourcuff, ces Serbes !

Chaque fois, les équipes slaves proposent un schéma de jeu ultra classique: des noms qui se ressemblent pour semer la confusion dans les rangs adverses. Cette fois-ci, c'était la famille « ic »... Tadic, après avoir bousillé la cheville de M'vila, passe à Jankovic, qui remet derrière pour Ivanovic. Celui-ci lance dans la profondeur Subotic, qui feinte la passe pour Maksimovic, puis oublie Matic avant de redonner à son gardien Brkic. Bon, c'est la version courte avec les seules premiers rôles car le directeur's cut de Mihajlovic comprend aussi des Lazovic, Mijailovic, et autres Tomic ou Radovanovic. Bon, plaisanter ne dispense pas d'apprendre. Le suffixe " ic " signifie "issu de" ou "fils de". Brkic est donc un lointain descendant d'un certain Brk qui devait avoir une odeur bien particulière...

Mihajlovic, un coach tout en amour...

62' : Le tonnerre retentit sur le terrain muet d'effroi. Le stentor Mihajlovic lance un haka tonitruant depuis son banc... 

La rencontre a eu lieu au stade Auguste Delaune à Reims. La question à cent milles : qui est ce brave Auguste qui nomme tant de stades de France et de Navarre ? Dans les années 30, Monsieur Delaune fut d'abord secrétaire de la FST (Fédération Sportive du Travail) à laquelle on a ensuite ajoutée un « G » pour faire à la fois joli et "Gymnastique" (à moins que cela soit une histoire de fusion entre deux associations) et donner naissance à la FSGT dont il fut président jusqu'à la guerre. Résistant, il meurt sous la torture de la Gestapo à seulement 34 ans. Cela mérite bien quelques centaines de stades à son nom !

Les joueurs français en ont fini avec leurs frasques passées. Humblement, M'Vila s'en va passer un IRM à l'hôpital dans une camionnette dédié aux secours de monsieur tout le monde : celle de la Protection Civile. De là à ce qu'ils renoncent à leurs primes de victoire, il n'y a qu'un pas...même s'il semble bien grand !

OAA vs ONAPA

OAA (On a aimé) : le râteau de Lloris face au pressing de l'avant-centre serbe. On l'a connu moins en réussite avec son jeu au pied et on lui conseille tout de même de garder ses figures artistiques pour les matches amicaux. C'est bien pour faire mumuse les matches amicaux !

ONAPA (On n'a pas aimé) : la première ballade de Ben Arfa. Trop prévisible ce Hatem ! Sur son premier ballon, l'impatient aux pieds agiles décide de profiter d'une situation avantageuse... à un contre trois ! Il se lance dans des dribbles chaloupés et perd son ballon face un trio bien au fait de son pécher mignon. Du Ben Arfa comme on n'aime pas en voir.

Koscielny après son vingt-huitième tacle du match...Notez comme le port est altier

OAA : Le très bon match d'un Koscielny enchaînant les tacles glissés tout en maîtrise dignes d'un Hermann Maier dans ses plus belles années. À la 88e, en retard sur l'attaquant, il tacle en position de dernier défenseur et dépossède du cuir le Serbe qui s'en allait compter fleurette à Lloris.


OAA (parce que nous sommes moqueurs) : Après son costume de Super Passeur endossé avec à-propos contre l'Islande, Giroud s'est essayé à un nouveau rôle de super héros : l'homme invisible ! Quasiment aucun ballon dans les pieds, un contrôle en portefeuille ardu, tenté mais loupé, une remise de la poitrine qui subit le même destin : la position d’observateur privilégié sur le banc est parfois une place enviable. "Quel veinard ce Mathieu ! " aurait proclamé un certain Olivier G. après le match.

L'affaire Evra...

L'image a fait le tour du monde, on ne pouvait pas la passer sous silence... Que fait Evra, durant les arrêts de jeu, avec le tee-shirt d'un coéquipier (Valbuena apparemment, n'y voyez là aucun acharnement) ? Certains journaux ont carrément parlé d'utilisation à la manière d'un papier hygiénique... L'ancien capitaine n'est sans doute pas le plus grand intellectuel du groupe mais accordons lui la présence d'esprit de ne pas commettre un tel acte devant les caméras...enfin espérons! En revanche, il porte bien, discrètement, un tee-shirt à son nez pour en tester la propreté. A voir sa moue, il est permis d'en douter.

A part ça, rien à signaler, vous pouvez circuler !


Erwan Berthou

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