Un prophète, une armée, des enfants qui vont pleurer, le foot c'est souvent du Ken Loach mais c'est parfois un film de Peter Jackson. Retour à la sauce heroic-fantasy sur la deuxième journée du groupe C et projection sur le match des Bleus.
Pirlo le prophète de la terre du milieu
33 ans, cheveux longs, charisme certain,
traits épaissis par le temps, position centrale, grande propension à
délivrer des offrandes : Jésus. Mais rasé de près, comme tout
belâtre italien qui se respecte et respecte la mama, la sorella et
tutti ! …Voici donc le messiE de la squadra azzura : Andrea
Pirlo. En français André Perle, moins un nom à faire de la pub
pour des slips de tradition italienne (un de ses péchés) que des
films d'Audiard père. C'est lui le maestro, le fuoriclasse, le
berger du troupeau, celui qui par ses prestations fait parler de lui,
et prend petit à petit la place du miraculé Cassano et de la brebis
égarée Balotelli dans les analyses post-matchs.
Pour preuve, la Gazzetta de lundi
dernier s'extasiait devant sa passe décisive pour Di Natale : « L'assit per Di Natale é un mix di
poesia, filosofia e aritmetica ». La classe et l'efficacité.
C'est par là les mecs, j'ai eu une vision. |
Slaven Bilic, sélectionneur croate et
genre de type suffisamment malin pour provoquer des exclusions
imméritées du temps où il était joueur, avait senti le
danger arriver. Lors de la conférence de presse précédent le match de son équipe contre les Italiens, il a tenté de piquer l'orgueil du
Turinois. A son sujet il déclarait : « c'est un vrai meneur,
comme Modric pour nous, mais je pense que Modric est un peu plus
fort. » Paroles pour lesquelles Andrea a accordé son
absolution d'un : « Modric, je le connais, c'est un très bon
joueur. Je ne peux que le féliciter pour ce qu'il fait. ».
Fuoriclasse à tout égard.
Des dispositifs singuliers avaient été
adoptés de part et d'autre afin d'annihiler la moindre inspiration
des deux stratèges en présence. Prise à deux en alternance des
attaquants croates sur Pirlo et marquage serré de Marchisio sur
Modric. Quelques minutes afin de prendre la mesure de ses cerbères
et Pirlo multipliait les p...asses léchées, les contrôles orientés
en slow motion, et le reste... De son côté, le pauvre Luka se
démenait mais, sans pour autant réaliser une mauvaise partie, ne
pouvait soutenir la comparaison. Ses coéquipiers éprouvant des
difficultés à le trouver et lui-même connaissant un déchet
inhabituel, il dut parfois mettre les mains pour s'aider un peu...
les mains qu'Andrea semble avoir à la place des pieds, pour preuve
son but sur coup-franc direct, une première, une lumière dans cet
Euro.
Autant de talent confine même au
romantisme quand l'un de ses coéquipiers juventino, Chiellini,
pourtant défenseur émérite frappé du label transalpin, oublie
toute notion de timing et laisse Mandzukic égaliser et rendre vaine
la réalisation initiale du numéro 21. Juste pour sublimer l'icône ?
Les chants de la Green Army résonnent encore
Bon, il faut se remettre un peu du couplet sirupeux servi ci-dessus, concernant le joueur au physique de chanteur pour dames, pour laisser place à l'autre rencontre du jour Espagne - Irlande.
Il faut le répéter, la Roja c'est à peu près le Barça sans Messi et Dani Alves, les deux dynamiteurs des Blaugrana et, sans vouloir faire la fine bouche, ça pourrait se sentir plus tard.
Néanmoins, les Ibères ont largement surclassé des Irlandais courageux, volontaires mais accusant un déficit technique et tactique rédhibitoire. Même si en voyant le nom de Torres couché sur la feuille de match Given s'était pris à rêver d'un clean sheat... il n'avait sans doute pas ouvert les yeux à la 4ème minute quand Fernando l'a fusillé. C'en était déjà fini des espoirs celtes mais cela a eu le mérite de réveiller le portier d'Aston Villa, auteur d'une grosse prestation et d'une parade digne de Gordon Banks en seconde période.
4ème minute, les tour-operators enregistrent un pic de résas à destination de Dublin. |
A noter :
- en début de 2ème mi-temps, Silva a marqué en ajustant les plots verts étonnamment disposés dans la surface de réparation
- la très, très, très vilaine main de Robbie Keane au milieu du terrain (30ème). En plus, l'arbitre l'a vue sa main.
- pas fair play, les Espagnols qui profitent d'un block made in NBA de l'arbitre pour amorcer un contre...
Au final, 4 buts dont un doublé de Torres. Les hommes de Del Bosque sont bien là et ont même récupéré un avant centre !
Mais le gros moment de la soirée, et même le premier gros moment de cet Euro s'est passé en tribunes avec l'hommage rendu par la Green Army à ses joueurs pourtant premiers à rentrer à la maison après deux larges défaites. Vous partez la tête haute messieurs, vous êtes des "beautifuls losers" et on aime !!! Real stuff !!!
Ouvre les yeux et apprend, toi, "l'irréductible français"
- pas fair play, les Espagnols qui profitent d'un block made in NBA de l'arbitre pour amorcer un contre...
Au final, 4 buts dont un doublé de Torres. Les hommes de Del Bosque sont bien là et ont même récupéré un avant centre !
Mais le gros moment de la soirée, et même le premier gros moment de cet Euro s'est passé en tribunes avec l'hommage rendu par la Green Army à ses joueurs pourtant premiers à rentrer à la maison après deux larges défaites. Vous partez la tête haute messieurs, vous êtes des "beautifuls losers" et on aime !!! Real stuff !!!
Ouvre les yeux et apprend, toi, "l'irréductible français"
L'ogre français mangera-t-il l'enfant ukrainien?
Vendredi dernier lors du match opposant Suédois et Ukrainiens on a pu assister à la résurrection du phénix Shevchenko qui a offert la victoire aux siens. Mais une fois encore, le spectacle était en tribune avec ce jeune garçon ukrainien - et pourtant un brin suédé ( haircut 70's) - et sa joie vue sur le net par des dizaines de milliers de gens qui s'ennuient chez eux ou au boulot. On entend déjà les " he's so cute". Ajoutez à cela des promos sur les maillots de l'équipe nationale et vous comprendrez ce qui attend les joueurs français, aujourd'hui à 18h, dans la Donbass Arena.
C'est terminé les sourires Tymur ! Et puis cette coupe aussi ! |
Mais le Président l'a dit : il va falloir gagner. Alors à qui sera confiée la charge de martyriser ce pauvre gosse, lui qui doit suffisamment être raillé à l'école, quoique, on est en Ukraine quand même... Quels guerriers vont se charger d’apeurer ce pauvre enfant, de briser son rêve et de ramener le bel Andreï dans son établissement médicalisé de Kiev ?
Les choix semblent cornéliens... Alou "Papa longues jambes" Diarra ou Yann "first pass" M'Vila ? Nasri le bavard ou Ménez le renard ? Flo "vintage" Malouda ou Marv' "hype" Martin?
Pour se projeter vite vers l'avant, utiliser les côtés et alterner avec d'éventuelles longues séquences de possession de balle (façon Karabatic & Experts) le combo M'Vila-Martin-Menez 100% Ligue 1 tient la corde.
Si telle était l'idée de Blanc, une question nous brûle les lèvres : si Nasri rentre et qu'il marque, dira-t-il "ta gueule" à son sélectionneur ?
Arnaud Dupayage
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