La défaite des Pays-bas contre l'Allemagne (1-2) préfigure une élimination prématurée pour les Néerlandais. A chaque Euro, au moins un favori prend la poudre d'escampette avant les matches couperets. Mais de qui s'agit-il?
Euro 2012: les "Oranje" dans le rouge!
Après deux défaites, les Pays-Bas, la tête basse, risquent de sortir de l'Euro au terme de trois petits matches. Les Allemands ont bien plus surclassé les Néerlandais que le score ne le laisse entendre. Une petite vidéo, ici, du match d'hier reflète bien la domination allemande. Ils éviteront l'élimination en cas de victoire par deux buts d'écart contre le Portugal avec une défaite du Danemark dans le même temps. C'est possible mais peu probable au regard de la piètre prestation d'hier, contre l'Allemagne, d'une équipe que l'on annonçait si grande ! Employer le terme d'équipe est d'ailleurs une grande offrande pour ce conglomérat de joueurs aussi talentueux qu'égoïstes. Robben est le symbole le plus parfait de cette génération de techniciens caractériels trop portés sur l'individualisme.
Pourtant, quand l'envie leur chatouille le cerveau, les "Oranje" sont capables de réaliser de grandes choses... ensemble! N'ont-ils pas été à quatre minutes et quelques penalties du titre suprême en 2010 ? Si, mais pour cela, il faut que les attaquants activent la marche arrière. Celle qui les oblige à repasser la ligne médiane en direction de leurs buts, autrement que pour aller chercher une bouteille d'eau auprès de leur banc. Les Néerlandais d'un certain 13 juin 2012, n'ont pas joué groupés et ils auraient pu repartir avec une valise face à des Allemands moins calculateurs. Les deux milieux de terrain défensifs Van Bommel (puis Van der vaart, pas exactement "un défensif") et De Jong étaient constamment en infériorité numérique pour colmater les brèches occasionnées par le bloc allemand parfaitement huilé. Le repli défensif et l'esprit d'équipe n'y était pas...
Robben repense à ses quarante cinq tirs manqués. |
Les Pays-bas risquent de sortir, comme trop souvent, d'une grande compétition. Mis à part l'Euro 1988 avec le but ultime (à revoir ici), la plus grande nation européenne, en terme de talents individuels, n'a rien gagné. Un seul titre pour le pays de Cruyff, Van Basten, Overmars, Rep, Koeman, Seedorf, Bergkamp ou encore Van Niestelrooy, quel gâchis ! Un nouveau triomphe semble illusoire mais les miracles existent, en sachant toutefois que jamais un pays n'a remporté l'Euro après avoir perdu deux matchs: un défi à la mesure de cette soi-disant grande nation du football....
Séchez vos larmes, fans de l'autre pays du fromage, le désastre à venir est chose courante dans une compétition internationale. Le Championnat d'Europe des Nations a réservé pareille mésaventure à bien d'autres formations avant celle de votre cœur. Pour tout dire, à chaque compétition, au moins un favori fait faux bond à la fête des quarts de finale. Et rien ne nous dit que pour l'édition présente, un deuxième voire un troisième cador ne morde la poussière. Le Portugal n'était-il pas en très mauvaise posture à trois minutes du terme de son match contre le Danemark? Certes les Pays-Bas ne sont pas morts et enterrés mais faisons un pari. Si les Pays-Bas se qualifie: chacun des prochains articles, jusqu'à la fin de la compétition, devra glisser un petit mot doux à leur encontre.
Euro 2008 : la France embrasse la mort !
Et Abidal, de faire celui qui n'a pas vu le désastre... |
Euro 2004 : L'Euro de toutes les surprises
No comment! |
Dans le groupe A, les favoris espagnols et russes prirent la porte, reconduits à la frontière par les deux futurs finalistes de l'édition. Dans le groupe C, l'Italie, finaliste de l'édition précédente, ne vit pas non plus les quarts en étant éliminée de manière cruelle. Invaincue avec deux nuls et une victoire, elle comptabilisait le même nombre de points (5) mais une moins bonne différence de buts que les deux cousins scandinaves : le Danemark et la Suède. L'Euro 2004, autrement appelé l'Euro pochette surprise, faisait une dernière victime dès la phase de poules : l'Allemagne dans le groupe D. Éliminée par les Pays-Bas et la République Tchèque, dans le groupe de la mort de 2004, elle s'était montrée incapable de forcer le verrou letton (0-0). Verrou par ailleurs fort accueillant puisque, au total, Tchèques et Néerlandais s'étaient permis de le transpercer à cinq reprises.
Euro 2000 : La France évidemment!
Aucun rapport avec un quelconque marasme, juste du chauvinisme |
Euro 1996: "Le foot est un sport qui se joue..."
En même temps avec Ravanelli sur la feuille de match, on ne peut pas espérer beaucoup mieux... |
Plus loin dans le temps en 1992 et autres, les Championnats d'Europe ne concernaient que huit équipes. Nous saisissons l'opportunité de ce passage de huit à seize équipe pour clore cette rétrospective des désastres qui pourrait nous conduire jusqu'en 1960! Ne voyez pas là le désir de taire le désastre français de 1992 où l'équipe de Papin et Canto quitta la compétition dès les poules alors qu'elle s'était qualifiée pour l'Euro en ayant gagné tous les matches des éliminatoires... De cela, nous ne parlerons pas. Pas plus que nous ne présenterons cette élimination comme un présage à France-Bulgarie... Non, non et non!
A part ça, les Pays-bas sont toujours en course pour encore trois jours...
Erwan Berthou
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