jeudi 14 juin 2012

Favoris à la trappe : Allemagne 2004, France 2008... Pays-Bas 2012 ?

La défaite des Pays-bas contre l'Allemagne (1-2) préfigure une élimination prématurée pour les Néerlandais. A chaque Euro, au moins un favori prend la poudre d'escampette avant les matches couperets. Mais de qui s'agit-il?



Euro 2012: les "Oranje" dans le rouge!

Après deux défaites, les Pays-Bas, la tête basse, risquent de sortir de l'Euro au terme de trois petits matches. Les Allemands ont bien plus surclassé les Néerlandais que le score ne le laisse entendre. Une petite vidéo, ici, du match d'hier reflète bien la domination allemande.  Ils éviteront l'élimination en cas de victoire par deux buts d'écart contre le Portugal avec une défaite du Danemark dans le même temps. C'est possible mais peu probable au regard de la piètre prestation d'hier, contre l'Allemagne, d'une équipe que l'on annonçait si grande ! Employer le terme d'équipe est d'ailleurs une grande offrande pour ce conglomérat de joueurs aussi talentueux qu'égoïstes. Robben est le symbole le plus parfait de cette génération de techniciens caractériels trop portés sur l'individualisme.

Pourtant, quand l'envie leur chatouille le cerveau, les "Oranje" sont capables de réaliser de grandes choses... ensemble! N'ont-ils pas été à quatre minutes et quelques penalties du titre suprême en 2010 ? Si, mais pour cela, il faut que les attaquants activent la marche arrière. Celle qui les oblige à repasser la ligne médiane en direction de leurs buts, autrement que pour aller chercher une bouteille d'eau auprès de leur banc. Les Néerlandais d'un certain 13 juin 2012, n'ont pas joué groupés et ils auraient pu repartir avec une valise face à des Allemands moins calculateurs. Les deux milieux de terrain défensifs Van Bommel (puis Van der vaart, pas exactement "un défensif") et De Jong étaient constamment en infériorité numérique pour colmater les brèches occasionnées par le bloc allemand parfaitement huilé. Le repli défensif et l'esprit d'équipe n'y était pas...

Robben repense à ses quarante cinq tirs manqués.

Les Pays-bas risquent de sortir, comme trop souvent, d'une grande compétition. Mis à part l'Euro 1988 avec le but ultime (à revoir ici), la plus grande nation européenne, en terme de talents individuels, n'a rien gagné. Un seul titre pour le pays de Cruyff, Van Basten, Overmars, Rep, Koeman, Seedorf, Bergkamp ou encore Van Niestelrooy, quel gâchis ! Un nouveau triomphe semble illusoire mais les miracles existent, en sachant toutefois que jamais un pays n'a remporté l'Euro après avoir perdu deux matchs: un défi à la mesure de cette soi-disant grande nation du football....

Séchez vos larmes, fans de l'autre pays du fromage, le désastre à venir est chose courante dans une compétition internationale. Le Championnat d'Europe des Nations a réservé pareille mésaventure à bien d'autres formations avant celle de votre cœur. Pour tout dire, à chaque compétition, au moins un favori fait faux bond à la fête des quarts de finale. Et rien ne nous dit que pour l'édition présente, un deuxième voire un troisième cador ne morde la poussière. Le Portugal n'était-il pas en très mauvaise posture à trois minutes du terme de son match contre le Danemark? Certes les Pays-Bas ne sont pas morts et enterrés mais faisons un pari. Si les Pays-Bas se qualifie: chacun des prochains articles, jusqu'à la fin de la compétition, devra glisser un petit mot doux à leur encontre.


Euro 2008 : la France embrasse la mort !

Et Abidal, de faire celui qui n'a pas vu le désastre...

De suite, abordons les sujets de fâcheries pour un lectorat majoritairement composé de Français. Le grand perdant de 2008, fut le finaliste de la Coupe du monde 2006, dans un remake des événements d'hier. Vous l'aurez compris la France fut le dindon de la farce ourdie par des Italiens et des Néerlandais, un peu aidé en cela par des Roumains, dans le groupe de la mort de l'édition Austro-Suisse. Droite dans ses bottes, elle devait vaincre lors de son dernier match contre son voisin transalpin pour espérer ne pas quitter la compétition...la tête basse ! Handicapée par l'expulsion précoce d'Abidal contre l'Italie, par la blessure de Ribéry, par les fauteuils roulants de Gallas et Makélélé, la nation vice-championne du monde ne s'était malheureusement pas montrée digne d'un statut qui fait toujours peur aujourd'hui. N'est-ce pas messieurs les Anglais !


Euro 2004 : L'Euro de toutes les surprises

No comment!

"Pouce!". Si seulement quelqu'un avait osé stopper ainsi cette édition afin de tout recommencer. La victoire finale grecque face à des Portugais à domicile demeure un cataclysme qui a mis une grande claque dans la tronche du talent ! Mais avant cela, les surprises n'avaient cessé d'émailler la compétition comme les "PU-TU-GAL" lors d'un match de l'équipe lusophone. Passons sur le parcours fourbe des Grecs qui avaient éliminé honteusement la France, en quart, et la République Tchèque, en demi-finale, avant de se farcir, façon Gyros, le Portugal.
Dans le groupe A, les favoris espagnols et russes prirent la porte, reconduits à la frontière par les deux futurs finalistes de l'édition. Dans le groupe C, l'Italie, finaliste de l'édition précédente, ne vit pas non plus les quarts en étant éliminée de manière cruelle. Invaincue avec deux nuls et une victoire, elle comptabilisait le même nombre de points (5) mais une moins bonne différence de buts que les deux cousins scandinaves : le Danemark et la Suède. L'Euro 2004, autrement appelé l'Euro pochette surprise, faisait une dernière victime dès la phase de poules : l'Allemagne dans le groupe D. Éliminée par les Pays-Bas et la République Tchèque, dans le groupe de la mort de 2004, elle s'était montrée incapable de forcer le verrou letton (0-0). Verrou par ailleurs fort accueillant puisque, au total, Tchèques et Néerlandais s'étaient permis de le transpercer à cinq reprises.


Euro 2000 : La France évidemment!

Aucun rapport avec un quelconque marasme, juste du chauvinisme

Aucune surprise dans cet Euro où la plus grande nation du monde triompha contre les meilleurs pays coalisés pour lui barrer la route de la gloire éternelle. Certes dans le groupe A, l'Angleterre et l'Allemagne laissaient gracieusement la place à la Roumanie et le Portugal. Les tenants du titre germains se montrant même incapables de gagner le moindre match. Mais le Roumain est coriace et le Portugais des années 2000 est fort talentueux avec le trio Sergio Conceiçao – Rui Costa - Luis Figo. Le Portugal n'achèvera sa course qu'en demi-finale, terrassé par le talent français et la main d'Abel Xavier ("ravière") qui avait bien fait main malgré sa pitoyable tentative pour le cacher. Cette élimination ne doit pas ternir le parcours des Lusitaniens qui avaient mis à terre les anglais Beckham, Owen et Shearer après avoir été menés 2 à 0 dès la dix-huitième minute. Mais le but splendide de Figo (22e), de plus de vingt-cinq mètres, réveilla son équipe... Pour la vidéo, c'est par là.


 Euro 1996: "Le foot est un sport qui se joue..."

En même temps avec Ravanelli sur la feuille de match, on ne peut pas espérer beaucoup mieux...

Le Championnat d'Europe en Angleterre fut la dernière marche triomphale de l'Allemagne de cette époque où le onze germanique, efficace et organisé, triomphait toujours, sans jamais briller. En ce moment, nous vivons une résurgence du football allemand, mais avec une génération talentueuse portée vers l'offensive. Parviendra-t-elle à régner sur le monde? De retour en 1996, pour le premier Euro à seize équipes, les Allemands triomphent au cours d'une compétition peu spectaculaire avec seulement 64 buts marqués, de loin le plus faible pour ce format de tournoi (2000: 85 buts; 2004: 77 buts; 2008: 77 buts). La surprise, puisqu'il en faut toujours une, provint du groupe C où les Italiens furent victimes du groupe de la grande faucheuse. Allemands et Tchèques, des habitués de ce genre de groupe, laissèrent les Macaronis en plan.

Plus loin dans le temps en 1992 et autres, les Championnats d'Europe ne concernaient que huit équipes. Nous saisissons l'opportunité de ce passage de huit à seize équipe pour clore cette rétrospective des désastres qui pourrait nous conduire jusqu'en 1960! Ne voyez pas là le désir de taire le désastre français de 1992 où l'équipe de Papin et Canto quitta la compétition dès les poules alors qu'elle s'était qualifiée pour l'Euro en ayant gagné tous les matches des éliminatoires... De cela, nous ne parlerons pas. Pas plus que nous ne présenterons cette élimination comme un présage à France-Bulgarie... Non, non et non!

A part ça, les Pays-bas sont toujours en course pour encore trois jours...


Erwan Berthou

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